lundi 27 février 2012

Les neurones de la lecture

Je viens de terminer le livre de S. Dehaene, intitulé "Les neurones de la lecture". Il me faudrait sans doute plusieurs relectures pour intégrer parfaitement l'ensemble des concepts développés. J'ai néanmoins appris beaucoup de choses, notamment sur les zones neurologiques importantes qui permettent, au final, d'accéder au sens des mots que nous lisons. La rapidité du lecteur devenu "expert" à force d'entraînements répétés, donne l'impression d'une reconnaissance globale des mots. Ce n'est pas le cas ... L'explication des hypothèses de travail basées sur des recherches antérieures et sur des expériences menées en laboratoire sont, à mon sens, convaincantes. Comprendre sur le plan scientifique, les mécanismes de la lecture, c'est intéressant (même indispensable ?) pour aborder l'apprentissage en choisissant les meilleures options (méthode syllabique) tout en sachant reconnaître les difficultés transitoires (lettres en miroir) ou persistantes (en cas de dyslexie), qui en découlent.

J'ai souris en lisant le passage sur les troubles phonologiques. L'auteur évoque, à titre d'exemple, la confusion entre "pa" et "ba". Ce jour-là, je devais conduire Solène à la pisine. Elle me demande ce que j'ai mangé à midi. Je réponds "un sandwich", tout en démarrant le moteur. Elle me répond en riant : "un caniche ? ben non, un caniche, c'est un chien, ça ne se mange pas" ... Eclats de rire ! Il y a bien un lien en dysphasie et dyslexie ...

A la lecture de ce livre, je suis confortée dans l'intuition qu'il faut poursuivre l'entraînement régulier, tant en lecture que dans d'autres matières parce qu'on sait que le cerveau de l'enfant est "transformé" par les apprentissages. L'idée du recyclage neuronal, un peu comme si le cerveau pouvait être reprogrammé permet de repousser des limites qui, au premier abord, semblent accablantes.

Prochaine lecture : la bosse des math, du même auteur.    

jeudi 23 février 2012

Super héros

L'auteur de La mare aux mots, blog formidable que je lis chaque jour avec curiosité et beaucoup de plaisir propose un petit concours qui consiste à inventer le nom d'un super héros, son histoire et ses pouvoirs.

J'ai mis Solène au défi et presque sans réfléchir, elle m'a répondu : "mon super héros, c'est M., bien-sûr, parce qu'il me protège [des méchantes filles] et m'apporte des petits chocolats !". Le petit M, copain de classe de Solène serait certainement très fier d'apprendre qu'il est un super héros. C'est bien plus valorisant qu'un prince de conte de fées !

A mon tour de me prêter au jeu.
Je rêve de rencontrer Superlami (diminutif du Marsupilami, inventé par Solène) qui me dupliquerait le matin, tel un copier-coller et me recomposerait le soir. Le jour, je serais à la fois femme active pour la société et mère de famille disponible, sans être déchirée en permanence entre ces rôles. Le soir, je m'endormirais paisiblement avec un sentiment d'accomplissement ...

Qui est votre super héros ?

mercredi 22 février 2012

Festival Anima - Zarafa

Les vacances sont toujours les bienvenues. Rien d'intensif au programme de cette semaine, en dehors des parties de Lynx (Educa), de Hop, hop, hop (Djeco) et du Petit verger (Haba) avant le coucher ! Les cortèges et autres activités carnavalesques se multiplient en cette période mais aucun de nous trois n'est attiré par le folklore local.

Je préfère la programmation variée du festival Anima. Parmi les films projetés dans les petites salles des Grignoux, à Liège, sur base des extraits, mon choix s'est porté sur l'histoire de la petite girafe Zarafa. C'était la première fois que nous allions ensemble au cinéma. Solène était prête à apprécier une histoire sur grand écran. Le niveau sonore des petites salles est nettement plus supportable que dans les grands complexes. C'était gai, un plaisir partagé dont je garderai un très bon souvenir.  

dimanche 12 février 2012

C'est bien ? C'est très bien ? C'est très très bien ?

Dès que Solène a fourni un effort en classe, chez la logopède, à la piscine, à la maison, elle attend des félicitations appuyées. Elle insiste : "c'est bien ?, très bien ?, très très bien ? t'es contente de moi ? ".

Sa hantise de l'échec est toujours présente, elle ne supporte pas les erreurs ou les remarques, par peur de déplaire. Elle est impatiente, elle veut réussir immédiatement. Solène pleure quand madame souligne une faute dans un exercice. À la piscine, après chaque longueur, elle demande si elle a bien nagé. J'ai remarqué qu'elle insistait d'autant plus qu'elle avait conscience d'un résultat "moyen" ... Ça tourne à l'idée fixe. Sur le moment, nous devons parfois nous montrer plus fermes et lui dire clairement "stop, tu peux mieux faire, on n'en parle plus ", pour l'aider à fixer ses pensées ailleurs.

Patiemment, nous expliquons qu'un élève est là pour apprendre, qu'il a le droit de se tromper, c'est normal de faire des fautes, que personne n'est fâché ou triste. Nous essayons aussi de lui apprendre la nuance entre : bien, très bien, excellent, ... Ceci résume notre manière d'intervenir avec Solène. Il faut sans arrêt passer du mode "go" qui signifie : motiver, pousser, booster au mode "stop" synonyme de tempérer, calmer, freiner.

samedi 11 février 2012

En tête-à-tête avec un ange

Nous étions effarées, en colère, elle comme moi, coincées dans l'engrenage des examens successifs que nos enfants du même âge devaient subir. C'était il y a 3 ans, nous avons chacune à notre tour, vécu des moments mémorables dont on rit aujourd'hui ... Tu rappelles du Dr R ?

Nous étions aux abois, en manque de repères, un peu "échouées", à la recherche d'informations cohérentes, à la recherche d'autres mamans pour parler et peut-être aussi se rassurer un peu. Nous nous racontions par mail. Et puis, face à la réalité d'une situation qu'il fallait admettre, nous avons tracé le début du chemin et cherché de l'aide pour nos petits "hyper-extra".

Remonter 3 ans en arrière, ça paraît loin parce qu'on oublie les détails, parce que les progrès des enfants sont remarquables mais en même temps, les petits "extra", on les voit, on les entend, on les vit tous les jours. C'était gai d'évoquer notre quotidien avec légereté hier, au coin du feu, pas loin des boxes ... Tu as une fameuse énergie pour éduquer tes petits gars tout en exerçant un métier aux horaires aussi ingrats. Chapeau !