jeudi 13 décembre 2012

Crawl

Depuis plusieurs semaines, j'ai envie d'écrire un article et de montrer les progrès en natation. C'est beaucoup moins facile de filmer à cette époque de l'année. D'une part, les différences de températures entre l'extérieur et la piscine chauffée ne plaisent pas à l'objectif de mon appareil photo et d'autre part, il y a du monde, autour et dans le bassin parce que Solène a intégré une leçon collective depuis le mois de septembre. Je suis avec beaucoup d'attention, à la fois son comportement et les gestes qu'elle exécute. Quel chemin parcouru ! Sa motivation est énorme. J'évite dorénavant d'émettre, à chaud, un avis trop critique sur sa leçon (ou sa concentration). Elle y est trop sensible.


  

Retour gagnant (?)

Chaque soir, après le rituel de la "phrase mystère" qu'elle doit lire avant de passer au dessert, Solène prend la direction de la salle de bain, sans choisir le chemin le plus direct ... Souvent, l'appel des jouets est irrésistible et je dois alors lui rappeler sa mission initiale. Par réflexe, Solène cherche des excuses : je suis trop fatiguée, j'ai mal aux jambes, je suis petite, j'ai froid ... Je prends, dans la foulée, la direction des opérations pour respecter l'horaire du coucher. Ce soir, j'ai fait allusion aux enfants de son âge. "Penses-tu que la maman de J. le déshabille, le lave, et l'essuie alors qu'elle doit aussi s'occuper de ses autres enfants ?" La réponse de Solène a fusé : "oui mais toi, tu n'as qu'un enfant !". Je considère que sa réaction est vive et très à propos mais sur le fond, je pense qu'il y a des choses à revoir ... *gloups*

jeudi 6 décembre 2012

Apprendre, c'est réussir ...

Apprendre, c'est réussir ... J'aime cette phrase, elle résonne encore à mes oreilles. Au cours d'une réunion pédagogique, j'ai eu la chance de croiser la route d'un professeur proche de la pension, enclin à partager son savoir et ses pratiques d'enseignement. Il soutient avec ferveur l'importance de la réussite dans le processus d'apprentissage. Ce professeur pratique la pêche à la mouche dans l'auditoire ! Mais s'il devait un jour les emmener au bord de la rivière, il croiserait les doigts pour que les étudiants connaissent la sensation du poisson au bout de la ligne au moins une fois, expérience positive essentielle à l'apprentissage.

Cet exemple prête à sourire mais illustre nos difficultés passées. Solène n'a jamais été placée en situation de réussite durant ses maternelles ... Que pouvait-elle y apprendre ? Elle détestait l'école, qui lui montrait à quel point elle était incompétente par rapport aux copains du même âge. Elle n'arrivait jamais, ni à dessiner, ni à écrire, ni à compter. C'est simple d'ailleurs, elle ne voulait plus "rien" faire. Et bien voilà, aujourd'hui, nous pouvons mettre des mots sur ces années de galère. Après réflexion, je pense même que la logopédie, à cette époque allait très peu dans le sens de la réussite. Tout est différent depuis que les objectifs sont à sa portée et que les marches sur le chemin des apprentissages scolaires sont à la bonne hauteur.

samedi 1 décembre 2012

Rencontre avec Saint-Nicolas

L'école organise un repas pour les familles, le vendredi qui précède le 6 décembre. Saint-Nicolas rend visite aux enfants en début de soirée  et lance des chiques (bonbons) pour leur plus grand bonheur. Solène ne veut pas manquer ce rendez-vous festif ! Elle participe à cette version enfantine de la ruée vers l'or, avec un brin de maladresse, dans l'excitation du moment. Elle tient absolument à lui parler, lui faire part de ses souhaits, malgré le bruit et le désordre. Elle tire sur sa cape, l'apostrophe et finit comme les autres, assise sur ses genoux ! Cette année, elle aimerait recevoir des chevaliers et un caniche avec une laisse (pas un vrai, maman, un doudou, bien-sûr !).

Pour nous, c'est l'occasion d'échanger quelques mots avec d'autres parents, heureux, comme nous, de voir évoluer leur enfant dans un milieu scolaire rassurant. On en vient à oublier la différence. Je m'endors ce soir avec l'image de cette ronde de 3 copains de classe, P., L. et Solène, entre les tables, ravis de se retrouver, de jouer encore ensemble.

dimanche 11 novembre 2012

Montagne Saint-Pierre


Solène - On va marcher à la montagne aujourd'hui ?
Moi - Euh ... oui.
Solène - Y aura des lacs ?
Moi - La montagne Saint-Pierre, c'est une "petite" montagne, tout près de chez nous.
Solène - Je pourrai faire la sieste dans l'herbe (des alpages) comme Papy sur les photos ?

La météo très agréable nous a incités à prendre l'air ce dimanche. Il ne faut pas nécessairement parcourir de longues distances pour se sentir bien. Cet après-midi, le bonheur était à dix minutes de chez nous ... à la frontière hollandaise, dans la réserve naturelle de la Montagne Saint-Pierre, dont les roches sont truffées de galeries habitées par de nombreuses espèces de chauves-souris.


Sans carte, nous avons choisi la promenade balisée de 7 km que nous connaissions déjà pour y avoir emmené Solène, deux ans auparavant. Même si le terrain était gras par endroit, il n'y a pas eu de chute. L'équilibre, grand point faible de Solène s'améliore lentement mais sûrement. Elle nous avait, à l'époque démontré ses capacités d'endurance, alors qu'elle n'avait que 5 ans ... Aujourd'hui, elle a parcouru les chemins en trottinant, sans ressentir la moindre fatigue. Quelle énergie !

lundi 29 octobre 2012

Bye bye dreadlocks



Etait-ce pour conjurer le sort que j'écrivais un article au sujet des balancements et du flapping de Solène ? Ces deux comportements sont en nette régression et bien-sûr, on s'en réjouit ! Ses cheveux ne sont plus noués au réveil. Quel gain de temps !

Les vertus de Paint

Je devais avoir 14 ans quand j'ai utilisé le programme Paint pour la première fois. Je me souviens d'une grande maison monochrome au format bitmap fournie sur la même disquette (5"1/4). J'ai bien-sûr expérimenté le dessin à main levée, un bon exercice pour maîtriser la souris ! Aujourd'hui, j'utilise régulièrement la version Paint fournie avec Windows pour aménager les captures d'écran que j'insère dans mes notes de cours. 

J'avais proposé le programme à Solène, il y a plusieurs mois, avec la coordination "oeil - main" en arrière-pensée. Je lui avais montré les formes géométriques pour l'inciter à créer autre chose que des personnages. Elle n'était pas particulièrement intéressée. Il y a 2 ou 3 semaines, j'ai constaté qu'elle retrouvait l'icône dans le menu démarrer, dessinait spontanément, sans demander de l'aide, changeait la couleur de fond du dessin, était capable de demander un nouveau fichier. Ce matin, elle a imprimé seule ses dessins et parmi ceux-ci, il y avait, sur fond vert, une maison rose constituée de rectangles (murs et les fenêtres) avec un triangle pour le toit. C'était l'occasion de faire un petit pas de plus ;-) J'ai montré qu'avec le logiciel Word, elle pouvait aussi dessiner, si elle le souhaitait !   

Petits hommes verts sous les fenêtres

L'armée Toy Story est en mission depuis plusieurs semaines. Elle veille sous les fenêtres de la chambre de Solène, prête à intervenir ... Gare à vous, cauchemars !

Nous avons vite compris qu'il ne fallait pas sous-estimer le rôle des soldats. Les petits hommes verts reprennent leur poste chaque soir et nous assurent à tous, une nuit complète.

dimanche 28 octobre 2012

Volcans

J'ai trouvé une très jolie photo de la centrale nucléaire que je longe plusieurs fois par semaine pour me rendre sur mon lieu de travail. Que m'inspire-t-elle au juste ? D'abord, un changement d'époque, une rupture dans un paysage dominé, en amont, par l'industrie sidérurgique. J'éprouve aussi de la curiosité vis-à-vis de cette zone hautement sécurisée. Je pense aux conséquences de la catastrophe de Fukushima dont on parle peu dans les médias. Je me demande si, dans l'avenir, on pourra se passer des centrales nucléaires.
Dans la tête d'un enfant de 7 ans, les choses sont plus simples mais pas moins effrayantes ... En découvrant le paysage à la nuit tombante, comme sur la photo, Solène nous a demandé si c'était des volcans ! 

vendredi 12 octobre 2012

Ecrire seule, sans l'ordi

A n'en pas douter, écrire est l'objectif numéro un de Solène ! Je m'apprêtais à noter les réponses du premier devoir de calcul sur des étiquettes autocollantes, comme l'an dernier ... mais l'envie d'écrire seule était la plus forte :


Les chiffres sont lisibles et d'une taille acceptable. Le tracé des lettres fait l'objet d'un travail d'équipe, bien coordonné à l'école. La logopède prépare le terrain en proposant de ressentir le geste via le toucher, tout en verbalisant le mouvement : on monte, on dessine une boucle, ... Chaque lettre fait l'objet d'une fiche. Les institutrices enchaînent ensuite avec le cahier d'écriture. Solène parvient progressivement à diminuer la taille de ses lettres et à, parfois, écrire entre les petites lignes. A la maison, elle termine les exercices entamés en classe, après un petit "échauffement" amusant sur les plaques Montessori pour se remémorer la méthode vue à l'école.

Hyperactivité avec un brin de poésie

L'hyperactivité de Solène est au niveau maximum le matin, juste après le petit-déjeuner. Nous en subissons encore parfois les inconvénients pendant le trajet en voiture jusqu'à l'école. Elle parle à n'en plus finir, elle s'agite bruyamment aussi ... La solution la plus efficace consiste à occuper son esprit. Je lui pose des questions, nous récitons une poésie apprise en classe, il arrive même que nous chantions ! Ce matin, en quittant la maison, moi-même fatiguée, je lui ai proposé d'écouter l'histoire de Poule rousse. J'ai ainsi pu conduire sereinement sous une grosse pluie, en pleine circulation. A deux pas de l'école, j'entends Solène me demander pourquoi les vitres pleurent ? J'ai réagi vivement sans vraiment comprendre ce qu'elle me disait, agacée de ne pas encore la sentir ancrée dans la réalité du moment et puis j'ai réalisé ... elle me parlait des larmes (gouttes de pluie) sur sa vitre !      

Marches ADEPS

Nous sommes toujours adeptes des marches en forêt. Fin de l'été, nous avions choisi quelques points verts ADEPS pour découvrir de nouvelles promenades en province de Liège. Solène se prépare déjà pour les futures vacances à la montagne et se délecte de nos compliments sur son endurance et son courage. Nous limitons volontairement la distance à 5km pour que la marche reste synonyme de plaisir. La balade de Stoumont nous a laissé de belles images en tête ...

mercredi 10 octobre 2012

La chute de cheval

Après de longues heures consacrées à la préparation de mes cours, je renoue avec le blog de Solène. J'aurais préféré entamer un nouvel article par une conclusion sur les vacances d'été qui ont été riches en activités ou décrire les récents progrès de Solène. Malheureusement, le pire est arrivé à Nathalie, monitrice d'équitation à Hippopassion. Comme le père de Jérôme Garcin, dans La chute de cheval, elle est tombée, à jamais.
Je me permets d'écrire quelques mots à cet endroit parce que Nathalie avait lu le blog. Elle était la monitrice du groupe de Solène durant le dernier stage et nous avait permis de monter ensemble, Solène et moi, à l'automne 2011 dans le cadre des activités équestres familiales du dimanche matin. Je n'oublierai pas notre première reprise en botte-à-botte, Solène sur BlueSky, dirigeant son cheval seule pour la première fois et moi sur Praline.

Garcin écrit  « Etre heureux à cheval, c'est être entre terre et ciel, à une hauteur qui n'existe pas. ». C'est là, assurément, qu'est Nathalie.




dimanche 19 août 2012

Le "beau" oiseau

S'ouvrir au monde, c'est diversifier ses intérêts et découvrir l'univers des autres. Dans cet esprit et par plaisir, nous avons visité avec Solène l'exposition Kunst In de Kerk (art dans l'église) à Tongres, à deux pas de chez nous, pour admirer les créations de plusieurs artistes dont celles de mon amie Olympia. Nous nous sommes régalés des couleurs flamboyantes des oiseaux, poissons et autres objets amusants en papier mâché, des petits robots humanisés, des sculptures en métal rouillé dont certaines me rappelaient des tableaux de Dali, des montages d'escargots, des photos et des peintures. Nous encourageons la participation de Solène, partageons nos goûts et nos étonnements. Sa spontanéité n'échappe à personne. L'artiste hollandaise Louk Weyers lui a déposé un oiseau au creux des bras. Si les yeux de Solène pouvaient parler, ils auraient dit : "quel magnifique cadeau, il est pour moi ?"

Nederlandse versie voor Louk, dankzij Olympia.
“Open your mind” (verrijk je geest) is zijn interesses diversifiëren en andermans wereld ontdekken.

In deze optiek en uit plezier, hebben wij samen met Solène de tentoonstelling “Kunst In de Kerk” in Tongeren bezocht ; dichtbij thuis en om de creaties van de diverse kunstenaars te bewonderen, waaronder deze van mijn vriendin Olympia. We hebben genoten van de kleurrijke vogels, vissen, en andere leuke creaties gemaakt uit “papierpulp”, van de gehumaniseerde kleine robots, van de verroeste metalen beeldhouwwerken, waarvan sommigen me aan bepaalde schilderijen van Dali deden denken, montages van slakken, foto’s en schilderijen.
We stimuleren de deelname van Solène, delen haar mening en bewonderingen. Haar spontaniteit ontsnapt aan niemand. Nederlandse artiste, Louk Weyers, heeft haar een “papierpulpen” vogel geschonken. Ze legde het haar in haar armen en als de ogen van Solène konden spreken, dan hadden ze gezegd : “wat een prachtig geschenk ! Is het voor mij !”

"Le beau oiseau, c'est mon chéri".

Joie de l'enfant, joie des parents. Merci beaucoup ! Hartelijk bedankt !

mardi 14 août 2012

Mémoriser, articuler

C'est un fait reconnu, nous roulons beaucoup, même (surtout ?) pendant les vacances pour rallier les lieux de stages, pour nos petites escapades familiales, ... Je continue à proposer des livres audio pour rendre les trajets en voiture plus agréables.  En ce moment, Solène apprécie l'histoire amusante de Gaspard Cornu, l'enfant trop sage qui fait appel au Bêtiseur, sur le conseil avisé de ses cousins. J'aime bien le principe de la dernière plage du CD. L'histoire est à nouveau racontée par Maureen Dor, avec des pauses de quelques secondes dans les phrases pour que l'enfant puisse trouver le mot qu'elle va prononcer. J'y vois une manière amusante d'entretenir la mémoire et d'élargir le vocabulaire. Solène se prête au jeu spontanément, parce qu'il met en valeur ses capacités de mémorisation. La mémoire fonctionne bien mais l'articulation ("la mise en bouche") de certains mots et à fortiori, d'une suite de mots est encore problématique. J'y vois le lien entre sa dysphasie et sa dyspraxie. La prononciation est notre cheval de bataille pour les prochains mois. Nous serons guidés par une logopède qui prendra spécifiquement en charge cet aspect de la rééducation, trop peu travaillé jusque là.     

samedi 11 août 2012

Le Parc Chlorophylle

J'ai la bougeotte, c'est plus fort que moi. J'aime "partir" et emmener Solène pour une petite escapade dès que l'occasion se présente. J'avoue avoir été influencée par le fil d'actualité de mon compte Facebook pour le choix de la dernière excursion :-) Parce que le plaisir se partage, j'avais décidé d'inviter M., le copain de classe de Solène pour visiter le parc Chlorophylle à Dochamps, en Ardenne. C'était un chouette moment pour les enfants, ravis de découvrir les panneaux et d'expérimenter physiquement les attractions en bois. L'alternance entre les explications et les jeux d'équilibre ou d'escalade semblait leur convenir. Ils ont déployé une énergie incroyable tout au long de l'après-midi. Les trajets en voiture sont de beaux moments de complicité, amusants pour moi quand les mots s'emmêlent :
Solène : - Dis, c'est quoi ton métier plus tard ?
M. : - Moi, c'est plan.
Solène : - Heureusement, je croyais que tu voulais être soldat. Moi, c'est restaurant !
J'interviens alors pour expliquer que M. veut devenir architecte pour dessiner des maisons et que Solène veut devenir cuisinière. 

vendredi 3 août 2012

Hippopassion

Les années se suivent et ... se ressemblent (presque). Solène n'a pas manqué son rendez-vous annuel avec le petit monde équestre d'Hippopassion. Pendant une semaine, elle a retrouvé, avec le même sourire, chaque matin, l'odeur des écuries, Bluesky, son nouveau copain Tonnerre, les enfants et les monitrices. L'intégration de quelques enfants différents au sein du stage est une belle formule, parfaitement maîtrisée par un encadrement professionnel. Au fil des ans, Solène progresse dans l'activité équestre, au rythme qui est le sien. Je pense qu'elle est à présent libérée de la peur des bruits inhérents à l'environnement : hennisements, renâclements, cheval qui tape dans sa porte,  cheval qui gratte le sol, ... Solène peut donc se concentrer sur l'enchaînement des mouvements à cheval tout en essayant de garder l'équilibre. Lors de la démonstration finale, j'ai remarqué qu'elle appliquait les consignes en se penchant vers l'arrière pour les temps de trot et de galop à la voltige. Elle a aussi réalisé un tour du monde (tour de la selle) au pas. Sa participation aux jeux et aux autres activités du stage n'a pas échappé aux monitrices qui nous donnent un feedback chaque jour. Elles notent leurs observations dans le petit journal des apprentis cavaliers, remis à chaque enfant en fin de semaine.

Cliquez sur l'image pour lire le mot de la monitrice

Alors, voilà, c'est super, on en oublie presque les difficultés du premier stage il y a 3 ans. Malgré toute la joie que me procure les progrès de Solène à tous les niveaux et principalement sur le plan de l'intégration et de l'adaptation, j'ai bien les pieds sur terre et je souhaite, à travers mes articles communiquer la réalité de notre quotidien sous tous ses angles. Même si la différence n'apparaît pas de manière évidente, certains signes ne m'échappent pas : j'ai vu un enfant dans le groupe qui oublie de prendre une partie des papiers qui lui sont remis, la même qui lève son doigt pour dire qu'elle veut bien manger le gâteau dès qu'elle a entendu l'invitation pour le goûter, à la fin du discours et toujours cette même petite fille qui court, dérape et s'étale sur le carrelage au moment de quitter la cafeteria du centre équestre.  

mardi 24 juillet 2012

A vélo !

Le vélo, c'est un thème dont je n'ai pas fini de parler puisque Solène (7 ans), comme la plupart des enfants dyspraxiques ne roule pas encore sans stabilisateurs, ce qui n'empêche pas les sorties à vélo, synonymes de détente et bonne humeur. Dès son plus jeune âge, nous avons emmené Solène en promenade sur les chemins du Ravel, d'abord sur un siège, ensuite dans une remorque et depuis quelques mois, elle roule en tandem derrière l'un de nous. Mon projet d'un séjour-randonnée le long de la Loire se rapproche !

Dimanche, après un départ hésitant où j'ai évité la chute, de justesse en sautant de la selle ("maman, qu'est-ce qui t'arrive"), nous avons roulé tranquillement entre les champs. Tout en pédalant régulièrement, Solène est bavarde. Elle commente le paysage : la jument et son poulain ne sont pas dans le pré, où sont-ils ?, reconnaît les cultures : betteraves, blés, maïs, poires, demande s'il y a de l'eau dans le château d'eau, ... Au terme de la balade, je dois évidemment lui confirmer qu'elle a bien roulé. Sa conclusion du jour : toi et moi, nous sommes de bonnes vélotrices !

Flapping et balancements

Je me bats encore, avec plus ou moins d'énergie, contre les "bizarreries" gestuelles de Solène.
Le flapping (hand flapping) n'a toujours pas disparu alors que je lui demande systématiquement de cesser ces mouvements disgracieux, qui ressemblent aux battements d'ailes d'un oiseau prêt à s'envoler mais c'est plus fort qu'elle ... Elle ne peut s'empêcher d'agiter les mains quand elle est excitée, réjouie par une perspective agréable. En fait, son flapping est souvent assorti d'une crispation du tronc, avec antéversion du bassin, un mouvement qu'elle produisait déjà quand elle était bébé, en position couchée.

L'autre mouvement gênant et malheureusement persistant est le balancement de la tête. Il se produit quand elle essaye de s'endormir. Je parie qu'il m'a déjà coûté des centaines d'heures de démêlage, auquel elle se soumet sans broncher ... en tournant les pages d'un livre. Ce temps n'est pas perdu pour tout le monde ! Que faire pour obtenir un changement de comportement à long terme, sachant que les petites récompenses ont eu un effet limité dans le temps ?

dimanche 15 juillet 2012

Je peux dessiner ?

Solène dessine de plus en plus souvent, spontanément, sur toutes sortes de support : papier, ordi, tableau, iPad. Elle semble y prendre du plaisir. C'est une étape indispensable pour accéder à l'écriture, ce qu'elle souhaite tellement. Le résultat obtenu correspond à celui d'un enfant d'un âge bien inférieur au sien mais nous voyons, au fil des mois, que le contenu s'enrichit et se diversifie. Les visages ronds et souriants des membres de la famille ont un corps et des membres filiformes mais pas encore de vêtements. Les proportions sont respectées. Arbres, soleil, nuages, fleurs et arcs-en-ciel apparaissent sur les dessins récents, on s'en réjouit !


Voici la plus jolie réalisation de Solène qui s'est souvenue des conseils de N., sa petite copine de classe pour dessiner des fleurs.

La cartable fantastique

Un grand nombre de ressources et d'outils pour le soutien scolaire des enfants dyspraxiques sont disponibles sur le site de l'association  "le cartable fantastique". J'ai écouté la dernière conférence "Dyspraxie : quand le cerveau s'emmêle" du Dr. Caroline Huron, intéressante pour toute personne désireuse de mieux connaître ce trouble en particulier. Le développement du sujet dure à peu près une heure, ce qui permet de ne pas s'en tenir au cliché de l'enfant maladroit qui renverse son verre à chaque repas. On apprend aussi l'existence des cahiers fantastiques, un générateur d'exercices en ligne qui paraît simple à utiliser. Je compte l'expérimenter bientôt.

lundi 2 juillet 2012

C'est faire quelque chose ?

"Maman, jouer avec les barbies, c'est faire que(l)que chose ?"
"Maman, lire un livre, c'est faire que(l)que chose ?"
"Maman, ranger les courses, c'est faire que(l)que chose ?"
.... cette question revient à tout propos !

Je m'interroge sur cette préoccupation et j'essaye de l'interpréter. L'arrivée des vacances et par conséquent, du temps libre à occuper est une (petite) source de stress. A-t-elle peur de s'ennuyer ? S'organiser et structurer ses idées pour mener à terme une initiative sans mon aide reste difficile, à tel point qu'elle m'ait dit qu'elle préférait travailler en classe plutôt que de jouer toute la journée, cette liberté étant accordée les derniers jours de l'année scolaire, pour le plus grand plaisir de la majorité des enfants !

Quand elle me pose sa question "type", je lui demande ce qu'elle entend par "ne rien faire". Elle me répond alors : regarder la télé ou dormir. Je comprends qu'elle fait la différence entre l'action et peut-être l'inaction ou la passivité, être en mouvement ou se reposer ... Dois-je y voir un lien avec son hyperactivité latente ? Quelle activité dans cette petite tête !

lundi 25 juin 2012

7 ans !

7 ans, c'est un cap. J'adore le sourire un peu figé et la position solennelle de Solène, prête à souffler les bougies de son gâteau. Quelle fierté d'avoir 7 ans, quel plaisir de l'annoncer aux vendeuses, aux caissières, à n'importe quel inconnu prêt à l'écouter (ou pas) ... ;-) Nous avons fêté l'événement avec les petits copains, les copines, les cousins et les cousines. Ce week-end a été couronné de deux "premières fois". Solène a passé la nuit chez ses cousins, cadeau magnifique qui l'a ravie au plus haut point. Habituée à exprimer spontanément ses émotions, elle a déclaré au moment de partager leur petit-déjeuner, "que c'était la plus belle vie du monde !". Il n'y a pas de meilleure preuve, Solène a trouvé la stabilité émotionnelle qui lui permet de franchir de nouvelles étapes. On s'en réjouit, bien-sûr. L'autre découverte du week-end, c'est l'escalade en salle. Elle est arrivée au sommet de plusieurs voies "multicolores" à son rythme, sans vertige, sans peur de tomber.

Pour paraphraser Mme F. : "tu peux être fière, championne !". 

lundi 18 juin 2012

Foot

Solène ne regarde pas (encore ?) le championnat d'Europe de foot avec son papa mais elle s'entraîne dans le jardin presque tous les jours, quand la météo le permet, seule ou avec un de ses partenaires de prédilection, à savoir : papa, papy, tonton ou moi mais surtout pas mamy parce qu'elle est trop "nulle". Mamy, si tu lis ce message, ne sois pas vexée. Solène sait déjà que tu n'est pas très douée, on peut même dire allergique au sport ;-)
Le sport, presqu'un credo dans notre éducation ... Je suis étonnée des progrès de Solène, balle aux pieds ou dans les mains, qu'elle parvienne à être précise et concentrée un long moment, qu'elle synchronise une petite course d'élan et un shoot. Elle me demande parfois de lui apprendre à jouer au volley. Ô joie ! Nous essayons les premières manchettes sans frapper le ballon mais il faut encore travailler des gestes plus basiques comme lancer et rattrapper le ballon. Je crois que les cours et l'état d'esprit de "Madame de gym" ont été bénéfiques cette année.

samedi 16 juin 2012

L'année scolaire s'achève

Je n'attends ni les résultats des petits contrôles, ni le dernier bulletin pour écrire mon sentiment au terme de cette première année scolaire dans le cycle primaire spécialisé. Je sais où Solène se situe par rapport aux apprentissages. J'envisage la suite positivement, dans la continuité, sans précipitation, sans pression.

Combien de fois l'ai-je écrit ou pensé ? C'est incroyable, on revit. J'ai dit que j'avais l'impression de retrouver une vie "normale". Une vie normale ? Quelle norme, d'ailleurs ? Je découvre que je peux me lever le matin sans stress, sachant que ma petite fille sera souriante, heureuse de prendre le chemin de l'école pour retrouver ses copains et les institutrices. Je découvre que je suis à nouveau capable de m'intéresser à autre chose que la dysphasie, la dyspraxie, les fonctions exécutives, l'autisme et j'en passe ... Je découvre que je peux me permettre d'avoir des projets personnels.
Avec un peu de recul,  je peux dire aujourd'hui que nous avons renoncé (cf. l'article Choisir sans renoncer), sans le savoir, à l'angoisse perpétuelle.

Mes remerciements iront en premier lieu aux institutrices et à la logopède scolaire. Respect total, elles font un boulot extraordinaire.   

dimanche 3 juin 2012

Devinettes

Lors de notre séjour au gîte de la Clerette au mois d'avril, j'ai trouvé dans la chambre occupée par Solène, les devinettes des Incollables (Le CP en 630 questions-réponses). Sur place, je me souviens que Solène n'était pas emballée. Je les ai retrouvées à l'occasion d'un détour au rayon jouets et maintenant, c'est l'enthousiasme quand je pose l'une ou l'autre devinette à la fin du souper pour gagner un dessert par exemple ! C'est un moyen simple d'apprendre et de s'amuser en consacrant quelques minutes à son enfant.

La Princesse de Motordu

J'ai découvert cette histoire via le blog d'Anne, la maman de Matthieu. Je la trouvais amusante et je n'avais pas hésité à l'offrir à ma filleule, apprentie lectrice, il y a deux ans. Dernièrement, je l'ai retrouvé librairie et l'ai offert à Solène. Elle n'est pas encore en mesure de le lire seule mais c'est la discrimination phonétique qui m'intéresse. Les poules de neige, les braises de bois, le troupeau de boutons, le râteau à voile, la toiture de course ...., Solène se rend compte que le Prince de Motordu a des petits soucis avec les mots, un peu comme elle, parfois ... Voici quelques exemples qui me viennent en tête au moment où je rédige l'article :
- "vestiaire" est transformé en "bestiaire", qu'elle corrige instantanément
- "septante" devient "septembre"
- Mounie (Winnie) l'ourson et Houdy (Woody) du dessin animé Toy Story

Maman, stop !

Nous étions en train de jouer au foot dans le jardin un vendredi soir, après une excursion scolaire et un plongeon rafraîchissant dans la piscine gonflable. Il était 20h, elle se sentait fatiguée. En arrêtant ma passe, elle dit : "Maman, stop, c'est l'heure d'aller dormir !". Je suis ravie de l'entendre si raisonnable à son âge, dans son style direct, imprévisible.

vendredi 18 mai 2012

Si j'étais prof, ...

... j'aimerais avoir le charisme de ma prof d'histoire, la maîtrise et les qualités pédagogiques de mes professeurs de math en humanités, l'ingéniosité de mon prof d'algorithmique à l'unif', la patience et la douceur des institutrices de Solène, tout en étant intéressante, compréhensive, respectée, appréciée des élèves ...

Si j'étais prof ?
Je suis, depuis longtemps, maîtresse d'école dans ma cuisine mais j'ai, depuis 17 jours, un statut plus officiel. L'enseignement ne faisait absolument pas partie de mes projections de jeune adulte diplômée, j'ai cherché ma voie ailleurs. Et puis, Solène est arrivée, bouleversant tout ou presque, et me rapprochant forcément, à nouveau de l'école, lieu de souvenirs inoubliables. J'ai conscience d'être à une intersection de ma vie, avec l'envie de lui donner du sens totalement, de me sentir vraiment utile. Ce premier contact avec les étudiants me procure du plaisir. Je suis contente de les écouter, de les encourager à surmonter les difficultés réelles ou imaginaires. Je retiendrai de ces premières semaines, la réflexion d'un étudiant qui me disait : "vous, Madame, vous savez ce que c'est le renforcement positif !".

Alors, voilà, je ne suis ni Mlle S. (prof d'histoire), ni Mlle J. (prof de math), ni ..., j'essaye juste d'être moi, de faire les choses avec goût, le mieux possible.

dimanche 15 avril 2012

Un loup sentimental, une petite fille sensible

Le loup sentimental (G. de Pennart) vient tout juste d'intégrer la bibliothèque. Nous allons le lire et le relire ensemble pour bien comprendre les sentiments qui animent Lucas, un loup très tendre. C'est important de décrypter les émotions, les siennes comme celles des autres et c'est encore mieux de pouvoir y associer les bons mots. La sensibilité de Lucas n'est pas très éloignée de celle de Solène. Nous pourrons facilement faire des rapprochements. Solène était si triste aujourd'hui de se séparer de sa cousine Emma, après une soirée, une nuit et une matinée passées ensemble. Solène lui a dit à plusieurs reprises, qu'elles étaient copines et dans la voiture, les larmes dans la voix, Solène se tracassait : "j'ai peur que tu m'oublies". Emma, qui a 2 ans de plus, l'a rassurée avec beaucoup de gentillesse "mais non Solène, tu veux que je te lise une petite histoire ?". Quelle intuition à son âge !

J'ai souri au passage. Emma buttait contre un mot ou l'autre du livre "Le roi est occupé" (M. Ramos) et Solène terminait certaines phrases, parce qu'elle connaît le texte par coeur ! Le monde à l'envers !

Vacances à Clères

J'aime les projets de vacances. Préparer une petite escapade de quelques jours en France, c'est déjà un avant-goût du bonheur que je me réserve dès le mois de février ! J'ai trouvé le Gîte de la Clerette, en Normandie, au centre du village de Clères, à quelques kilomètres de Rouen, proche des grandes falaises de la côte d'Albâtre. La situation géographique m'apparaissait comme idéale pour les excursions. Connaissant l'intérêt de Solène pour les animaux, j'ai aussi été séduite par la proximité immédiate du parc animalier de Clères. Solène se réjouissait, nous avons décompté les semaines, environ un mois avant le départ. Je lui ai montré les photos du gîte, des plages de galets, des singes qu'elle pourrait observer, ...

C'était encore mieux que ce que nous aurions pu imaginer avant de partir et j'avais envie que Solène puisse raconter ce qu'elle a vécu. C'est une épreuve pour elle, de rassembler ses souvenirs, les organiser pour construire un petit récit. Au moment d'écrire l'article, j'ai pensé aux cartes heuristiques (mindmap en anglais) qui ont pour intérêt, de représenter visuellement et de manière attractive, un ensemble d'idées gravitant autour d'un thème central. J'ai l'impression que cette technique pourrait aider Solène au niveau de la narration et quand j'aurai un peu de temps (?), j'aimerais maîtriser davantage cette technique.

Bien que je ne sois pas experte en bricolage, j'ai rassemblé le matériel suivant : documentation touristique, photos, une plume de flamant rose (!), un coquillage, des lettres en feutrine, des crayons, de la colle et l'ordi. Après 4 étapes, voici notre panneau :

Cliquez sur la photo pour l'agrandir.

mercredi 11 avril 2012

Les poules sont en forme ?

Je pensais publier l'article sur nos petites vacances en Normandie avant celui-ci mais le temps passe vite et les activités se succèdent. Les vacances de Pâques sont synonymes, pour la 3ème année consécutive, de stage à la ferme pédagogique des Schalenbourg. J'y avais déjà consacré un article au mois d'août mais malgré la crainte bien présente de me répéter et de ne pas exposer de nouvelles expériences, j'ai envie d'en reparler.

Pour la première fois, je quitte le lieu d'un stage (en externat) le coeur léger. Mes pensées peuvent se détacher et se fixer sur d'autres sujets, je peux me concentrer à 100% sur mes tâches. J'ai confiance en Solène, je sais que les journées vont bien se dérouler. Elle se réjouissait de participer au stage, contente de pouvoir caresser les poules qu'elle affectionne particulièrement.

La propriétaire des lieux m'a encore dit ce matin que Solène est une enfant "facile". Sa franchise et son aisance vis-à-vis des animaux sont montrées en exemple. Quel chemin parcouru depuis la première rencontre !

"Never, ever, ever, ever, ever, ever, ever, give up. Never give up. Never give up. Never give up." (W. Churchill)

mardi 20 mars 2012

"Il faut profaner le malheur"

J'ai repris en titre, l'extrait d'un article du journal Le Soir, que j'ai aimé, parce qu'il touche à l'essentiel.

Expliquer un accident aussi dramatique à un enfant de 6 ans et demi, dysphasique de surcroît, j'aurais préféré l'éviter, comme n'importe quel parent. Je souhaitais donner un sens à la minute de silence qui avait lieu à l'école, le 16 mars dernier. Je préférais lui expliquer moi-même, être certaine qu'elle comprenne bien, même si les enseignantes ont, elles aussi, sans doute, trouvé des mots simples et justes. Solène a exprimé à plusieurs reprises et à sa façon, sa tristesse mais aussi sa peur de prendre le bus qui devait l'emmener au musée des transports en commun, dans le cadre une excursion scolaire.

lundi 19 mars 2012

Manque du mot (3)

Solène : - Papa, viens jouer au cheval avec moi dans le jardin !
Papa, les yeux rivés sur l'écran de son PC :- pfff, je viens de rentrer, pas maintenant, ...
Solène, en pleurant :- Allez, papa, moi j'aime mieux quand tu es riant.
Papa : - Quand je suis quoi ?
Solène : - Quand tu es riant ..., euh, euh, je veux dire quand tu es de bonne humeur.

mardi 13 mars 2012

Bientôt, je Lis sur iPad

J'ai récemment consacré un article sur les livres-audio de la collection Bientôt Je Lis, interprétés par Marlène Jobert. Je viens de télécharger (gratuitement) l'application iPad du même nom que la collection. Cette découverte tombait à point,  j'avais remarqué que le CD utilisé dans ma voiture était rayé ! L'application se présente visuellement comme une bibliothèque avec sur ses étagères, les livres sélectionnés par l'utilisateur. Je dirais que le passage à la version numérique assure une certaine cohérence dans la démarche. Nous sommes partis d'un livre que Solène retrouve avec joie sur la tablette. Elle demande elle-même pour accéder aux nouveaux jeux interactifs, par exemple : recomposer des mots de l'histoire en déplaçant les lettres du doigt. Quand Solène se lasse des histoires qu'elle connaît parfaitement, il suffit de choisir un nouveau livre, d'introduire le mot de passe et  hop ... l'histoire avec des jeux et une comptine arrivent en quelques secondes, comme par magie.

dimanche 11 mars 2012

Le calcul

Le calcul fait partie des apprentissages de base. Nous n'avons pas investi cette matière aussi tôt, ni avec les moyens que nous avons déployés pour la pré-lecture parce que nos premières priorités étaient axées sur l'amélioration du langage. Une logopède spécialisée en dysphasie nous avait dit que la découverte des sons et le passage à l'écrit pouvait améliorer l'oral. Nous avons tenu compte de ce conseil sans toutefois complètement oublier les chiffres.
Dans la farde de travail de 2ème et 3ème maternelle, il y avait déjà des petits exercices sous forme de jeux, permettant de s'approprier progressivement le sens du nombre. A condition de contourner les difficultés liées au graphisme, Solène répondait correctement. Par contre, nous nous sommes rendus compte que le dénombrement posait un problème, constat classique chez l'enfant qui souffre de dyspraxie visuo-spaciale. En effet, Solène a tendance à compter plusieurs fois ou à oublier des objets d'une collection. Les yeux comme les doigts ne suivent pas le rythme des mots, impossible de coordonner le geste et la parole. Nous l'aidons en organisant le comptage, on biffe sur papier, on sépare ce qui est compté de ce qui ne l'est pas encore.

En début d'année scolaire, Solène a été confrontée aux premières opérations (additions et soustractions) jusqu'à 10. Compter sur les doigts, c'est un défi parce qu'elle les dissocie mal. La méthode des jetons de couleurs a bien fonctionné grâce à un entraînement régulier en classe, avec la logopède et à la maison.

Je perçois qu'il faut gérer le temps de travail en calcul avec finesse, privilégier la qualité à la quantité, encourager énormément et souligner chaque réussite : "tu vois, t'es une championne !". S'amuser avec les chiffres, comme on le fait déjà avec les lettres. Je craignais les premiers calculs au delà de 10. L'institutrice a proposé le boulier et Solène se débrouille comme un chef ! Pour aider à la représentation mentale du passage à la dizaine, notre cuisine, qui prend des airs de salle de classe est décorée d'une belle (?) frise artisanale. Cette frise présente les nombres de 10 à 20, chacun, illustré par un bâton de 10 cubes emboités (dizaine), à côté duquel se trouvent (ou pas) un ou plusieurs cubes isolés (unités). Solène ne peut pas encore mentaliser les opérations simples mais je pense qu'elle est sur la bonne voie. Il faut lui donner du temps.

Il reste à pouvoir écrire les chiffres dans une taille raisonnable et sans erreur (miroir). On passe sur l'ordi quand c'est nécessaire. A travers les calculs inventés (photos) pour nous, élèves d'un soir, on peut facilement  imaginer sa volonté d'apprendre.

Faire semblant

Solène aime les jeux de faire-semblant, les jeux de rôle, ... Toute petite déjà, elle manipulait ses figurines en jargonnant des tas d'histoires incompréhensibles pour nous.

L'an dernier, je me transformais régulièrement en vétérinaire, chargée de soigner tous ses chiens en peluche. J'ai les ai muselés, opérés à tour de bras, j'ai appliqué des bandages aux pattes, j'ai fait de nombreuses piqûres. Je gardais les animaux en observation ou proposais de consulter mon remplaçant (papa). J'avais remarqué que Solène préférait toujours rester dans son rôle de cliente. C'était vrai dans les autres situations : au restaurant, à l'école, au magasin, chez le docteur ... Je voyais une double difficulté : formuler des questions et construire un scenario. Aujourd'hui, la situation a évolué, c'est Solène qui tient le rôle principal !


Ces derniers temps, nous jouons souvent à "Cendrillon". Je suis toujours "la belle-mère méchante" et papa son prince charmant. Solène-Cendrillon se montre très résignée, parfaite dans son rôle de pauvre petite fille exploitée ! Elle est évidemment ravie de se transformer en princesse pour aller au bal et s'applique à soigner son apparence. La dernière fois, j'etais surprise de la voir descendre les escaliers, vêtue d'une robe de princesse, cheveux lâchés et démêlés, toute parfumée et surtout ... maquillée !
J'ai quand-même précisé que je n'aimais pas être systématiquement la méchante : pourquoi pas elle ou même papa, pour une fois ? Elle m'a répondu que "c'était pour du faux" et puis que c'était logique parce que je suis une dame. Logique implacable !

lundi 27 février 2012

Les neurones de la lecture

Je viens de terminer le livre de S. Dehaene, intitulé "Les neurones de la lecture". Il me faudrait sans doute plusieurs relectures pour intégrer parfaitement l'ensemble des concepts développés. J'ai néanmoins appris beaucoup de choses, notamment sur les zones neurologiques importantes qui permettent, au final, d'accéder au sens des mots que nous lisons. La rapidité du lecteur devenu "expert" à force d'entraînements répétés, donne l'impression d'une reconnaissance globale des mots. Ce n'est pas le cas ... L'explication des hypothèses de travail basées sur des recherches antérieures et sur des expériences menées en laboratoire sont, à mon sens, convaincantes. Comprendre sur le plan scientifique, les mécanismes de la lecture, c'est intéressant (même indispensable ?) pour aborder l'apprentissage en choisissant les meilleures options (méthode syllabique) tout en sachant reconnaître les difficultés transitoires (lettres en miroir) ou persistantes (en cas de dyslexie), qui en découlent.

J'ai souris en lisant le passage sur les troubles phonologiques. L'auteur évoque, à titre d'exemple, la confusion entre "pa" et "ba". Ce jour-là, je devais conduire Solène à la pisine. Elle me demande ce que j'ai mangé à midi. Je réponds "un sandwich", tout en démarrant le moteur. Elle me répond en riant : "un caniche ? ben non, un caniche, c'est un chien, ça ne se mange pas" ... Eclats de rire ! Il y a bien un lien en dysphasie et dyslexie ...

A la lecture de ce livre, je suis confortée dans l'intuition qu'il faut poursuivre l'entraînement régulier, tant en lecture que dans d'autres matières parce qu'on sait que le cerveau de l'enfant est "transformé" par les apprentissages. L'idée du recyclage neuronal, un peu comme si le cerveau pouvait être reprogrammé permet de repousser des limites qui, au premier abord, semblent accablantes.

Prochaine lecture : la bosse des math, du même auteur.    

jeudi 23 février 2012

Super héros

L'auteur de La mare aux mots, blog formidable que je lis chaque jour avec curiosité et beaucoup de plaisir propose un petit concours qui consiste à inventer le nom d'un super héros, son histoire et ses pouvoirs.

J'ai mis Solène au défi et presque sans réfléchir, elle m'a répondu : "mon super héros, c'est M., bien-sûr, parce qu'il me protège [des méchantes filles] et m'apporte des petits chocolats !". Le petit M, copain de classe de Solène serait certainement très fier d'apprendre qu'il est un super héros. C'est bien plus valorisant qu'un prince de conte de fées !

A mon tour de me prêter au jeu.
Je rêve de rencontrer Superlami (diminutif du Marsupilami, inventé par Solène) qui me dupliquerait le matin, tel un copier-coller et me recomposerait le soir. Le jour, je serais à la fois femme active pour la société et mère de famille disponible, sans être déchirée en permanence entre ces rôles. Le soir, je m'endormirais paisiblement avec un sentiment d'accomplissement ...

Qui est votre super héros ?

mercredi 22 février 2012

Festival Anima - Zarafa

Les vacances sont toujours les bienvenues. Rien d'intensif au programme de cette semaine, en dehors des parties de Lynx (Educa), de Hop, hop, hop (Djeco) et du Petit verger (Haba) avant le coucher ! Les cortèges et autres activités carnavalesques se multiplient en cette période mais aucun de nous trois n'est attiré par le folklore local.

Je préfère la programmation variée du festival Anima. Parmi les films projetés dans les petites salles des Grignoux, à Liège, sur base des extraits, mon choix s'est porté sur l'histoire de la petite girafe Zarafa. C'était la première fois que nous allions ensemble au cinéma. Solène était prête à apprécier une histoire sur grand écran. Le niveau sonore des petites salles est nettement plus supportable que dans les grands complexes. C'était gai, un plaisir partagé dont je garderai un très bon souvenir.  

dimanche 12 février 2012

C'est bien ? C'est très bien ? C'est très très bien ?

Dès que Solène a fourni un effort en classe, chez la logopède, à la piscine, à la maison, elle attend des félicitations appuyées. Elle insiste : "c'est bien ?, très bien ?, très très bien ? t'es contente de moi ? ".

Sa hantise de l'échec est toujours présente, elle ne supporte pas les erreurs ou les remarques, par peur de déplaire. Elle est impatiente, elle veut réussir immédiatement. Solène pleure quand madame souligne une faute dans un exercice. À la piscine, après chaque longueur, elle demande si elle a bien nagé. J'ai remarqué qu'elle insistait d'autant plus qu'elle avait conscience d'un résultat "moyen" ... Ça tourne à l'idée fixe. Sur le moment, nous devons parfois nous montrer plus fermes et lui dire clairement "stop, tu peux mieux faire, on n'en parle plus ", pour l'aider à fixer ses pensées ailleurs.

Patiemment, nous expliquons qu'un élève est là pour apprendre, qu'il a le droit de se tromper, c'est normal de faire des fautes, que personne n'est fâché ou triste. Nous essayons aussi de lui apprendre la nuance entre : bien, très bien, excellent, ... Ceci résume notre manière d'intervenir avec Solène. Il faut sans arrêt passer du mode "go" qui signifie : motiver, pousser, booster au mode "stop" synonyme de tempérer, calmer, freiner.

samedi 11 février 2012

En tête-à-tête avec un ange

Nous étions effarées, en colère, elle comme moi, coincées dans l'engrenage des examens successifs que nos enfants du même âge devaient subir. C'était il y a 3 ans, nous avons chacune à notre tour, vécu des moments mémorables dont on rit aujourd'hui ... Tu rappelles du Dr R ?

Nous étions aux abois, en manque de repères, un peu "échouées", à la recherche d'informations cohérentes, à la recherche d'autres mamans pour parler et peut-être aussi se rassurer un peu. Nous nous racontions par mail. Et puis, face à la réalité d'une situation qu'il fallait admettre, nous avons tracé le début du chemin et cherché de l'aide pour nos petits "hyper-extra".

Remonter 3 ans en arrière, ça paraît loin parce qu'on oublie les détails, parce que les progrès des enfants sont remarquables mais en même temps, les petits "extra", on les voit, on les entend, on les vit tous les jours. C'était gai d'évoquer notre quotidien avec légereté hier, au coin du feu, pas loin des boxes ... Tu as une fameuse énergie pour éduquer tes petits gars tout en exerçant un métier aux horaires aussi ingrats. Chapeau !

dimanche 29 janvier 2012

Livre ou dessin animé ?

Les applis de l'Ipad qui rencontrent le plus de succès auprès de Solène sont, sans surprise, des e-books que je sélectionne sur base des commentaires de la souris grise, de Declickids, et autres sites spécialisés.

Solène aime beaucoup Stella et Sacha, 2 enfants qui l'emmènent dans 4 petites aventures interactives transposées sur l'Ipad. Ces histoires sont destinées à un public plus jeune, ce qui explique la lenteur de la narration et l'articulation accentuée. J'aime beaucoup quand Sacha interpelle sa soeur : "Ste-l-l-l-l-a". J'espère que Solène pourra un jour restituer le "l" de la même manière parce qu'aujourd'hui, elle le prononce toujours "ll", comme dans "groseille" ! Solène réalise volontiers un petit puzzle, aligne patiemment les fleurs qui apparaissent et se déplacent dans une flaque d'eau pour former un petit pont, ... Elle travaille la motricité fine en jouant : objectif atteint !

L'histoire de la souris qui voulait manger un chat est un livre numérique qui a directement captivé Solène. Le titre en lui-même est déjà amusant. Durant l'histoire, il n'y a pas d'animation, les images statiques sont joliment dessinées. Le texte est bien construit, le vocabulaire recherché. Combiné aux effets sonores, je trouve que le texte donne vie aux illustrations.

J'ai voulu savoir si le mot "livre" avait encore un sens pour Solène lorsqu'elle touche l'écran pour tourner les pages virtuelles. C'est un dessin animé, bien-sûr ! Quelle naïve, cette maman ...

samedi 28 janvier 2012

B comme bobo ...

Le mot "cassé" de la dictée n°7 a pris tout son sens, hier ... Pour une fois, il ne s'agit pas des lunettes, bien que les branches aient souffert ces derniers jours (3 visites chez l'opticien en 10 jours) mais de l'incisive centrale droite de la mâchoire supérieure, dent définitive qui a été un peu abîmée lors d'une chute dans la cour de récréation. Solène a perdu un petit morceau de sa dent, reconstituée le soir-même par la dentiste, qui me disait, avec beaucoup de tact ;-), que c'était ce qu'elle craignait le plus quand ses gamins étaient en âge scolaire ! Je dois dire que je pensais plus encore à la douleur que Solène avait dû ressentir, à la vue du sang qui a dû la choquer et aux soins qui allaient être nécessaires qu'à l'aspect esthétique.

C'est un choc de recevoir un appel de l'école pendant les heures de classe mais nos interocutrices ont d'emblée été rassurantes. Elles ont néanmoins estimé que c'était préférable que je vienne rechercher Solène un peu plus tôt que d'habitude parce qu'elle pleurait beaucoup malgré tous leurs efforts pour la rassurer. Elles ont eu raison de m'appeler. Je les en remercie.

A la maison, Solène pleure rarement, elle oublie vite la douleur. Elle a tellement l'habitude de tomber et de se cogner qu'elle nous rassure elle-même par "ça va, ce n'est pas grave". Ses jambes et ses genoux sont couverts de bleus en permanence. Sa condition d'enfant dyspraxique souffrant d'inattention et d'hyperactivité me rend triste. Je sais qu'elle est sujette à plus d'accidents que  les autres enfants, que je ne peux pas être là, à chaque instant, pour la protéger. Par contre, il y a une image que je garde en tête et qui me réchauffe le coeur, c'est la solidarite et l'amitié des petites filles de la classe. Hier, la petite O m'apportait le cartable de Solène pendant que l'institutrice m'expliquait les circonstances de l'accident et au moment de quitter la classe, 4 petites copines ont spontanément quitté leur blanc pour venir embrasser Solène et la serrer dans leurs bras. Là, je craque !

samedi 21 janvier 2012

Jeux de société à l'école

Les jeux de société occupent toujours une place importante dans notre vie, même si durant la semaine, nous avons un peu moins de temps à y consacrer, sachant que nous essayons de respecter un horaire strict pour garantir un maximum d'heures de sommeil à Solène.

Ce billet mentionne un jeu que nous ne possédons pas encore pour la simple raison qu'il vient de nous être recommandé par la logopède de l'école. Ce jeu vise à travailler les capacités d'inhibition. En fonction de la carte retournée, il faut effectuer, avant les adversaires, l'action correspondante. Il s'agit à nouveau d'un travail de flexibilité mentale. Nous connaissions déjà "Cocorico" (Dagobert) où il faut pousser le cri des animaux (coq, dindon, âne, vache) qui apparaissent en double lorsque les joueurs retournent leur carte. C'est un jeu, certes amusant, qui provoque beaucoup d'excitation chez Solène, ce qui ne nous arrange pas forcément !

En dehors de la séance hebdomadaire individuelle durant laquelle elle suit Solène en calcul et l'aide à intégrer la séquence d'actions pour les additions et soustractions, la logopède organise une fois par semaine, pendant la récréation, un jeu de société collectif réservé "aux petits". Je trouve que c'est une chouette idée et je me demande si ce genre d'initiative est répandu dans l'enseignement (spécialisé) ? Ceci correspond parfaitement à la philosophie du "je par le jeu", défendue par Anne, philosophie que j'ai adoptée après la lecture de son témoignage. En tout cas, je suis ravie de constater la place importante réservée aux jeux dans la nouvelle école et ça me fait plaisir de recevoir spontanément des conseils et des idées axés sur les points faibles de Solène.

Brasse

Ce petit film date du mois de décembre 2011. Solène parvient à synchroniser les mouvements des bras et des jambes, en brasse. Son moniteur verbalise les gestes qu'elle finira par automatiser. C'est le résultat de nombreuses heures d'entraînement, de patience et de persévérance. Elle peut être fière ! Merci Adrien.

5 mois à l'école primaire

La deuxième période s'est achevée sur les mêmes conclusions que la précédente. Solène manifeste une vive envie d'apprendre et de "bien faire". Nous remarquons, bien-sûr, les effets de cette spirale positive.

On pourrait s'y habituer (être blasés ?), se dire froidement que c'est normal, que l'objectif prioritaire d'un enseignement adapté est de rendre confiance aux enfants en difficultés. Bien au contraire, nous continuons à apprécier les petits progrès en calcul, en lecture, en mémorisation. Chaque message de félicitation ou d'encouragement est une petite dose d'énergie nécessaire à la poursuite des efforts sur le long chemin des apprentissages. Nous sommes "à fond" dans la logique du renforcement positif.

"Bientôt je lirai comme un grand"

"... comme mon papa et maman ! Bientôt, tu liras comme un grand, lire tout seul, c'est très amusant."

Nous démarrons parfois le trajet vers l'école avec cette petite chanson qui précède l'histoire de la poule racontée par Marlène Jobert. "Tu es prêt ?", demande Marlène Jobert et invariablement, j'entends Solène répondre "oui !". Le dialogue s'installe entre Marlène Jobert et Petit Pierre au sujet de la basse-cour, des poules, en particulier. L'histoire nous apprend des tas de choses : les poules ne pondent pas tous les jours, elles craignent le renard, les oies n'aiment pas couver leurs oeufs, ... Après l'histoire, des jeux sont proposés ainsi qu'un petite chanson. La situation géographique de l'école par rapport à notre domicile impose plusieurs heures de voiture par semaine. Il est possible de rendre ces moments agréables, par exemple, en écoutant de temps en temps un livre audio.

Roule Galette (réutilisé en classe cette année),  Poule Rousse et les 3 petits cochons sont les premiers livres-CD qui ont enthousiasmé Solène lorsqu'elle avait 4 ans et demi. Nous avons découvert, un peu au hasard de nos achats, quelques courts récits intéressants dans le mensuel "Histoires pour les Petits" (2 - 6 ans), parfois accompagné d'un CD audio qui raconte les 3 histoires du magazine.  La dernière trouvaille (La poule et l'ours), c'est une idée de papy, qui connaît mieux que personne l'attirance de Solène pour les livres.

Ecouter des histoires, c'est un plaisir partagé qui permet de développer chez Solène la compréhension à l'audition et le vocabulaire.

lundi 16 janvier 2012

3 petites lettres


Comme d'habitude, au petit-déjeuner, Solène n'était pas pressée. Alors que je terminais de débarrasser la table, je l'entends lire "Sssss Ppppp ..., Sssss Pa".

Je m'étonne un peu. Aucun des mots de la dictée affichés sur le tableau ne commence par "Sp...". Et bien, ma petite s'amusait à déchiffrer la marque de la bouteille d'eau posée sur la table ! J'estime que ça vaut bien un petit coup de pub !

mercredi 4 janvier 2012

Le son des lettres

Après notre entraînement quotidien au clavier caché, Solène me semblait encore en forme hier soir. Puisque ses piles n'étaient pas déchargées, je lui ai proposé "Le son des lettres" (Les 3 Elles) sur l'iPad, une application d'inspiration Montessori, pour débuter la lecture et l'écriture.

Je lui laisse choisir les activités. Naturellement, elle préfère reconnaître les sons prononcés, soit en pointant des lettres isolées soit en associant une lettre à un mot représenté par une image. Elle gagne beaucoup de billes et je crois que tant de réussite la motive énormément !

Par contre, elle évite les activités d'écriture. Elle ne parvient pas à organiser son geste. Où commencer ? Que faire ? Monter, descendre, arrondir, tourner ? Pas plus qu'avec un crayon, elle ne maîtrise le trait avec son index appliqué sur l'écran pour dessiner une lettre. Je n'en suis pas tellement étonnée et je ne m'en inquiète même pas... Je brûle les étapes, il faut trouver l'aisance sur des supports plus grands, peut-être verticaux, délier le poignet.

Manque du mot (2)

J'avais envie d'intituler mon message "La princesse aux petits points", vous allez comprendre ...

C'était ce matin, Solène avait pour mission de s'habiller avant de partir en stage. Les vêtements étaient préparés sur son lit. Il n'y avait plus qu'à ...

Solène me rejoint quelques minutes plus tard dans la salle de bain, pour solliciter mon aide, évidemment  !
"Tu veux bien défaire les petits points ... euh ... les boutons (du pyjama) ?". :-)

dimanche 1 janvier 2012

Demander souvent ; se contenter de peu ; récompenser beaucoup

"Demander souvent ; se contenter de peu ; récompenser beaucoup", François Baucher, écuyer français du 19e siècle.
Il s'agit bien-sûr d'un grand principe de dressage équestre parmi d'autres, tout aussi importants. Je suis tentée de faire un parallèle avec notre style éducatif, toutefois éloigné d'un dressage militaire (autoritaire).

Je suis convaincue des bienfaits de la régularité dans le travail. "Demander souvent" ne veut pas dire demander beaucoup. Il faut pouvoir effectuer la demande juste, sentir quand on peut insister, surtout quand il faut s'arrêter, et ne jamais forcer. C'est un entraînement qui vise la facilité. Alors, bien-sûr, il faut choisir ses priorités, cibler ses batailles.

"Se contenter de peu", c'est accepter le rythme de l'enfant. Baucher disait : "En dressage, on veut toujours aller trop vite. Pour arriver promptement, ne pas se presser mais assurer solidement chacun de ses pas."

"Récompenser beaucoup". Assurément, récompenser, c'est installer et maintenir la confiance indispensable. C'est célébrer les petites et grandes réussites. C'est valoriser les comportements positifs. C'est encourager.