dimanche 24 novembre 2013

Barbe-à-papa

J'écris ce petit article pour évoquer un progrès auquel nous n'aurions pas cru il y a quelques années d'ici. La foire d'octobre à Liège est un événement presque incontournable ... Tous les enfants rêvent de carrousels, de pêche aux canards, de la grande roue ... et tous les parents savent qu'ils les y emmèneront un jour ou l'autre. La musique et le bruit des attractions constituaient l'obstacle majeur et nous reportions ce projet d'année en année. Ce n'était pas bien grave si nous n'y allions pas, nous pouvions malgré tout nous régaler des lacquemants à la maison !     

Cette année, nous la sentions prête à gérer les stimulations sonores. Solène s'est réjouie de cette sortie en famille et je pense qu'était contente de découvrir le champ de foire. Elle voulait manger une barbe-à-papa. Cette sucrerie attirante au regard s'est avérée décevante. Solène a déclaré qu'elle avait l'impression de manger des poils !     
 

14e

Quatorzième sur 83 participantes, c'est le classement obtenu par Solène lors du cross "courir pour la forme" organisé pour les élèves des écoles libres de l'entité. Le cross a eu lieu à la mi-octobre, dans les bois, sur un parcours de 1500m. Solène m'a expliqué qu'elle était tombée une fois et qu'elle avait même un peu marché. C'est une belle performance et bien-sûr, elle en a été félicitée. Son diplôme est d'ailleurs affiché dans la cuisine. 
Vous imaginez que nous n'en sommes pas restés là ... "Dis, Solène, si tu es arrivée en quatorzième position, combien de filles ont franchi la ligne d'arrivée avant toi ?" J'ai dessiné sur le tableau blanc les concurrentes qui se trouvaient devant et derrière (pas toutes, quand-même ;-)) pour travailler la représentation du nombre, toujours en voie d'acquisition ...

samedi 2 novembre 2013

Syndrome dys-exécutif

Cette rentrée scolaire était placée sous le signe d'une grande réjouissance. Solène était fière de franchir le seuil de la deuxième classe, celle de Madame S. La première réunion de parents confirme l'image positive que nous avions de l'institutrice. Les enfants de la classe sont tous différents même s'ils ont en commun la dysphasie. Madame apprend à connaître leurs forces et faiblesses au fil du temps. Je lutte contre l'irrépressible envie de communiquer le "mode de fonctionnement" de Solène.

Cet été, la lecture du dernier livre du Dr Michèle Mazeau sur le syndrome dys-exécutif a été une révélation, non seulement parce que j'ai reconnu Solène dans toutes les descriptions mais aussi parce que l'auteur apporte un éclaircissement sur le diagnostic différentiel qui peut prendre du temps, tant les nuances sont importantes. J'ai noté, par exemple, la différence entre "stéréotypies" et "persévérations". J'ai surtout compris le rôle et l'importance des fonctions exécutives sur le fonctionnement global de l'être humain. La deuxième partie du livre est consacrée à l'adaptation d'énoncés dans différentes matières abordées en début du secondaire.


Sur base de ces deux dernières années, je m'interroge néanmoins : faut-il nécessairement appliquer toutes les recommandations, compenser systématiquement, devancer les difficultés ? Le point de vue de l'enseignante, basé sur son expérience va dans une autre direction. Sans nier les difficultés, elle place la barre "haut" et la redescend si nécessaire. J'adhère entièrement à cette idée de mener (tirer ?) l'enfant au maximum de son potentiel. En tant que mère attentive et inquiète, j'ai parfois peur du découragement de Solène, peur des paliers "infranchissables", peur que les bases ne soient jamais acquises ...

Que de doutes, encore et toujours ...

L'indienne

Le retour à l'école est synonyme de travail, beaucoup de travail ! Ceci explique ce long silence sur le blog.
Je tenais à mentionner les derniers souvenirs de ce bel été, et en particulier, la détermination de Solène pour manier l'arc à flèches artisanal que je lui avais fabriqué. L'idée était née en revenant de l'école, mes propres souvenirs d'enfance remontant, une fois encore, à la surface. J'avais été optimiste, oubliant les difficultés spatiales de Solène. Elle tenait l'arc à l'envers et éprouvait toutes les difficultés du monde à placer l'encoche de la "flèche" sur l'élastique. Après une bonne heure d'essais et erreurs, seule dans le jardin, sans se décourager, elle est parvenue à propulser ses projectiles à quelques mètres. Waouw, même si cette victoire est insignifiante ! J'ai aussi adoré l'imagination dont elle a fait preuve pour entrer dans la peau d'une indienne : une brindille du sophora, en guise de plume.