dimanche 20 janvier 2013

Crocus

Au programme ce matin, avant d'aller jouer dans la neige fraîche, quelques calculs, un peu de lecture et une poésie à mémoriser. J'ai préparé la lecture en copiant quelques phrases tirées du livre "Bien lire et aimer lire" de Clotilde Silvestre de Sacy, ainsi, je peux agrandir ou élargir l'écriture, entourer les sons et signaler les lettres muettes. Solène devait notamment lire "Chantal plante des crocus". Comme je m'y attendais, le crocus pose problème ... Après plusieurs tentatives, je masque la première syllabe pour l'aider à prononcer la seconde dans laquelle elle introduisait un "r" imaginaire. Au moment où "crocus" sort de sa bouche, je la félicite puis elle ajoute, pour justifier ses erreurs, "tu sais, c'est parce que je ne m'y connais pas en plantes". Ca voulait dire : "désolée mais je n'ai pas réussi à deviner !". On adore (pour le moment) cette imagination sans borne pour trouver des excuses.

jeudi 10 janvier 2013

Je n'ai plus peur

"Je n'ai plus peur de rien !" C'est Solène elle-même qui l'a déclaré à son papa. Nous ne relevons plus systématiquement chaque évolution dans le domaine des "peurs". C'est un signe ! Les derniers exemples montrent qu'elle gère de mieux en mieux sa sensibilité auditive. Solène a assisté à la représentation de l'European Circus avec sa classe en décembre dernier sans même m'évoquer la présence de l'orchestre et du micro. Lors du stage de karaté, elle supportait vaillamment le volume de "Gangnam style" pendant l'échauffement collectif.
Je me souviens avoir lu "Chagrin d'école" de D. Pennac. J'ai retenu ceci : la plupart (des mères) se font de l'avenir une représentation qui est une projection du présent sur la toile obsédante du futur. Le futur comme un mur où seraient projetées les images démesurément agrandies d'un présent sans espoir... Je me retrouve, à travers ses mots. J'étais prête à remuer ciel et terre pour que Solène ne panique pas au moindre bruit inattendu, c'était si difficile à vivre, pour elle, pour nous aussi. Sur ce plan, nous n'avons rien précipité, au contraire, nous avons attendu patiemment qu'elle grandisse et qu'elle progresse dans sa scolarité.

dimanche 6 janvier 2013

Le petit chaperon rouge

Il y a plus de trois ans, lorsque le médecin a évoqué dysphasie, je me suis informée et j'ai souvent voulu écouter parler des enfants dysphasiques pour reconnaître Solène, dans les expressions, les hésitations, les intonations, la prononciation ...

Voici en retour, le petit Chaperon Rouge, raconté par Solène, 7 ans et demi.

 
 
C'est intéressant de noter que Solène n'aime pas s'entendre sur cette vidéo. Elle trouve qu'elle parle "bizarrement". Effectivement, dans l'exercice de narration, elle cherche à construire des phrases avec le vocabulaire et les formes conjuguées (passé simple ;-)) qu'elle a retenus, ce qui complique les choses. Son langage spontané est plus fluide.

Shinshokai

"La force par le handicap". L'expression appartient au fondateur du club de karaté et figure en bonne place sur le diplôme de grade obtenu par Solène au terme de son premier stage. "La force par le handicap", elle nous en fait la démonstration au quotidien ou presque, à la maison, à l'école, à la piscine et aujourd'hui, au dojo. Avec son groupe d'abord, Solène exécute les coups de poings et coups de pieds, du mieux qu'elle peut. Elle est concentration. Seule ensuite, dans un petit parcours "karaté-équilibre", elle montre qu'elle est volonté et détermination.


L'inscrire au karaté, l'idée était un peu folle. Fallait-il encore la confronter à ses difficultés de concentration, d'équilibre, de souplesse, de réalisation de mouvements complexes ? N'allait-on pas dilapider le capital confiance accumulé au fil des derniers mois ?

Nous avons osé franchir le pas, pousser la porte du club qui m'avait été recommandé et là, quelques jours plus tard, nous éprouvons le sentiment d'une découverte un peu extraordinaire d'un sport qui nous est inconnu mais qui peut aider Solène dans son cheminement. Nous la sentons motivée, prête à se battre contre ... elle-même, d'abord. L'histoire avec le karaté ne fait que commencer.

Shinshokai.

mardi 1 janvier 2013

Parlotte

Perraud E., Desbons M., Bilboquet
Le titre du livre m'a interpellée, autant que les petits gâteaux de la couverture. Mon intuition s'est confirmée en feuilletant les pages du livre. Je sais que Solène se reconnaîtra dans le personnage de Parlotte. Cette petite dame jacasse, elle est excessivement bavarde comme l'attestent les "bla bla bla ..." en filigrane. Parlotte ne peut s'empêcher d'inventer des histoires invraisemblables et ça finit toujours par lui attirer des ennuis. L'histoire se termine bien : raconter des histoires devient son métier. 

En offrant ce livre à Solène, au delà du plaisir des yeux et des mots, j'ai envie de lui dire, "toi aussi, tu trouveras ta voie !".